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" J'étais étrangère "
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22 octobre 2020

Deux mois à Djerba.

Deux mois se sont écoulés depuis mon arrivée sur l'île de Djerba.

On dit qu'elle y a accueilli le mythique Ulysse alors qu'il tentait de retourner à Ithaque, auprès des siens. Il se serrait laisser séduire par la douceur de vivre de cette île et que, pendant un temps, ses hommes et lui ne pensaient plus à retourner auprès des leurs.

Pour le moment, je me suis contentée de découvrir "ma" ville. Je me suis promenée dans les souks animés qui sont parmi les plus étalés de l'île et je me suis aventurée dans les ruelles jusqu'à les apprivoiser. Je m'y sens maintenant chez moi. Après tout, tout le monde est "djerbien" s'il y travaille. Il paraît que je passe plutôt bien, avec ma peau métisse, mes cheveux et mes yeux bruns. La langue, c'est une autre histoire mais le français fait encore l'affaire. 

La route, comme partout, a ses lois. Ici, c'est de ne pas en avoir. Parfois, il m'arrive de rencontrer des véhicules motorisés à contre-sens, de rencontrer des personnes marcher presque au milieu de la route car l'absence de trottoirs les embarassent ou de doubler des scooters qui ne sont pas pressés. Souvent, je suis aux aguets  : il me faut regarder à la fois devant moi pour éviter les voitures qui s'arrêtent sans prévenir, les voitures qui déboîtent ou encore les portières ouvertes sans précautions ; et en arrière  : avant de déboîter ou d'indiquer une direction autre que la ligne droite. Je vérifie "les angles morts" car à tout moment, une voiture peut débouler de je-ne-sais-d'où et être réfractaire à me laisser passer alors que je suis dans mon droit. Avec mon vélo, je me fonds dans le monde bruyant des voitures. Quelques fois, il m'est même arrivé de m'arrêter sur le bord de la route pour vérifier la provenance d'un bruit métallique... avant de voir un tacot me dépasser !

Lorsque l'on est piéton, c'est un peu plus tranquille mais il faut être quelque peu aventureux si on souhaite traverser sur les passages cloutés evanescents. En ce qui concerne les taxis, c'est parfois une mini compétition d'en arrêter un ; alors on fait preuve de courtoisie. Les chauffeurs de taxi sont des experts : il nous est arrivé quelques fois de leur faire signe sans grand espoir et de s'étonner de les voir s'arrêter ou de faire demi-tour ! Ils anticipent car, à cause du peu d'affluence des touristes, toutes les occasions sont bonnes pour trouver des passagers... Ou presque. Parfois à la station, alors que tous les hommes sont assis sous les arbres, il faut insister pour que l'un se décide péniblement à te conduire. Ils rechignent à changer leur routine mais se plaignent de ne pas avoir de clients... J'ai aussi compris, dernièrement, que le système de taxi collectif est très présent ici. Ca explique pourquoi, une fois, deux femmes sont montées dans "mon" taxi alors que je leur ouvrai la portière à mon insu. Sans un mot ou explication, j'allais payer une bonne partie de leur course et en plus de cela, la chauffeur avait essayé de me faire payer plus cher que ce qui était indiqué sur le compteur. Heureusement, cette expérience a été exceptionnelle et je ne la laisserais, de toute manière, pas se reproduire.

 

J'ai visité le Fort ainsi que le musée du patrimoine et je me suis émerveillée de la richesse des traditions dont il se fait témoin. Je me suis aussi émerveillée des différences et des similarités avec les cultures occidentales durant les mêmes périodes. Je touchais presque à des petits films dans mon imaginaire qui retraçaient les rencontres entre les civilisations. Lorsqu'on est enseignant, on fait souvent des visites en éclaireur pour ses élèves... Je me suis donc renseignée sur l'accès à ces sites pour des sorties pédagogiques. La bonne nouvelle, c'est qu'ils sont gratuits pour les élèves tunisiens si on remplit un formulaire au moins deux semaines à l'avance. La mauvaise nouvelle, c'est que je n'ai pas que des élèves tunisiens et qu'il faut négocier pour avoir l'équité entre tous les élèves. 

A suivre...

 

 

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